Lunac, un village riche en histoire

Mairie de Lunac en Aveyron

LES ORIGINES

Lunac est une commune française située dans le département de l’Aveyron en région Occitanie.

Au dernier recensement 2015, nous comptons 430 habitants.

Des actes de reconnaissance, conservés dans un fonds privé permettent d’identifier six grandes familles qui ont eu la seigneurie de Lunac en tout ou en partie :

  • Famille YZON (Najac)

  • Famille FARAMOND(Pharmon)

  • Famille de SELGUES(Auteyrac)

  • Famille d’AGENS

  • Famille de MORLHON (Auteyrac)

  • Famille MONTLAUZEUR (château de Lunac)

On retrouve le nom de ces familles pour désigner des hameaux de la commune.

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Nous avons retrouvé des écrits qui datent de l’an 900 parlant de l’évêché de Rodez qui développe les grandes paroisses dans le but de rechristianiser les campagnes. Car dans nos petites campagnes les édifices étaient rustiques et ne pouvaient contenir plus de 50 personnes.

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A la même période arrive de la Lotharingie un chevalier du nom de Pharamond, ce nouvel arrivant fit construire un fortin* en bois sur un monticule face à l’église. Ce fortin deviendra le castel-Viel.
Actuellement, il ne reste aucun vestige hormis un tas de pierres situé derrière le bois de sapins accolé au cimetière. Un peu plus loin se situe la ferme de Pharmon.

En contrebas du castel-Viel, est situé la cour basse de la maison de maître de la Bourdarie : autour de deux sources habitent les rusticis*.

*fortin : élément de fortification permettant de protéger des bâtiments. Il s’emploie uniquement pour désigner de petites fortifications.

*rusticis : main d’œuvre du seigneur.

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Après l’an mil, le nombre d’habitants augmente, Lunac se dote d’une église plus grande, construite sur un troisième monticule près de la ROQUE (à proximité de l’école actuelle). Elle est romane, de style carolingien, dédiée à Saint-Sernin et située au milieu d’un cimetière protégé par un enclos. Au premier plan de cette vue de l’église, se trouve le cœur et les deux chapelles.

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A la fin du XII siècle début du XIII, Najac devient Sénéchaussée*. Le Comte de Toulouse encourage les cités à se fortifier. Lunac construit des fortifications, la famille Amblard entreprend la construction d’un château avec 4 tours aux angles. Il devient important que l’église se déplace dans les murs du castrum* fortifié. L’église Saint Sernin est désaffectée et on construit l’église Saint Jean-Baptiste (église actuelle sur la place), de style roman languedocien, très inspirée par Conques.

*Sénéchaussée : lieu où se tenait le tribunal dont le sénéchal était le chef.

*Castrum : Bâtiment militaire conçu pour défense. Il s’agit d’un ouvrage de fortification, destiné à résister aux  attaques de l’ennemi et défendre un lieu précis.

A l’intérieur de ces murs très épais, en plus du château et de l’église au sud, il se construit un prieuré.

La cité est protégée par 2 portes :

  • La porte de la Roque (terme désignant l’éperon rocheux qui traverse le village d’Est en Ouest) avec une tour de défense. Cette porte fut démolie plus tard, pour cause des besoins d’agrandissement du village côté Ouest.
  • Et la porte du Suquet côté Est, accolée à l’église Saint Jean Baptiste. Le Suquet en occitan veut dire « le point le plus haut ».

La porte du Suquet

Le couvert de la justice

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En 1320, le seigneur et le Prieur* font construire le couvert (sur la place), il a pour but de rendre la Moyenne et Basse justice, la Haute justice restant au Roi.

*Prieur : personne qui a autorité religieuse.

Croix de la Tombe collective, CD 39 route de Rieupeyroux.

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En 1348 Lunac est touchée par la grande peste, la population est considérablement réduite. Le seigneur offre un terrain hors des murs pour tombe collective (sortie Est).

Au cours de la guerre de 100 ans, Lunac est dévastée et sera occupée par les Anglais pendant environ 10 ans.

La renaissance de Lunac au XV siècle.

Mairie de Lunac

En 1440 une ordonnance du Roi de France Charles VII fait obligation aux communautés de reconstruire les fortifications détruites par la guerre.

C’est l’occasion pour Lunac d’agrandir son périmètre fortifié, celui-ci s’étendra jusqu’à la colline de la Roque où était implantée l’ancienne église Saint-Sernin et son cimetière. En 1447 on signale Bernard Valette comme Prieur de Lunac, il fait partie de cette grande famille qui, à Villefranche de Rouergue, est à l’origine de la Chartreuse.

Dans la nouvelle enceinte se construit un nouveau prieuré (actuelle mairie) qui occupe le versant sud.

Au cours du XV siècle, 2 frères : Pons et Guillaume YZON de Najac, achètent le château. Ils entreprennent des travaux colossaux, il sera déplacé de quelques mètres.

En 1664 le château est acheté par Bertrand MONTLAUZEUR, il consacre sa vie à la rénovation de l’édifice. Il construit la tour renaissance avec son escalier à vis.

Château de Lunac

Château de Lunac

Tour et escalier à vis du château de Lunac.

Tour et escalier à vis du château de Lunac.

Entre 1749 et 1750 sa surface habitable est doublée vers l’Ouest. Il restera dans la famille MONTLAUZEUR pendant la révolution française.

En 1824, le Baron de Chazelle vend le château à Maître Granier, notaire, il restera dans cette famille jusqu’en 2004.

En 2004 Mr et Mme REVALOR rachètent le château, le restaurent et y aménagent des chambres d’hôtes.

L’école

École de Lunac

En 1835 Lunac ouvre sa première école communale. On compte 47 élèves en hiver et 5 en été mais 80 enfants restent non scolarisés car l’instruction est payante soit 180 francs par an (soit 27€44).

En 1886 à Lunac, il y a 85 écoliers à l’école laïque et 80 écolières à l’école privée. Aux Mazières, nous comptons 35 garçons à l’école publique et 35 filles à l’école privée.
Cela correspond à l’apogée de la population lunacoise : plus de 1000 habitants.

Au début du XX siècle et jusqu’aux années 1960 une rivalité s’installe entre l’école privée et l’école publique (qui allait avoir les meilleurs résultats du brevet d’étude).

Dans les années 1990, l’école privée ferme et de gros travaux de rénovation sont engagés dans l’école publique afin de la rendre pratique et sécurisée.

A nos jours il reste une école publique à Lunac, elle assure l’enseignement de la maternelle au primaire.

L’église

Entre 1860 et 1890 l’église Saint Jean-Baptiste est en travaux, on construit la Nef et le clocher.

La construction de cet ensemble n’était pas voûtée mais recouverte par un plancher protégé par des tuiles canal, fabriquées sur la paroisse. Des infiltrations d’eau détériorent l’édifice (probablement en raison de la porosité des tuiles).

Il fut alors décidé de voûter cet ensemble et de le recouvrir de terre battue sur laquelle fut posée de la Lauze de pays.

Église Saint Jean-Baptiste

Le chœur roman et les chapiteaux à entrelacs datant du X siècle ont été conservés.

Chœur de l’église Saint Jean-Baptiste

La pierre de l’autel est du XII siècle

Dans les années 1980 réparation du clocher de l’église qui avait été endommagé par la foudre (ce qui fut l’occasion de poser un parafoudre).

Pour sa restauration un échafaudage a dû être placé sur le cœur et les chapelles, ce qui eut pour conséquence de déstabiliser la toiture et provoquera des infiltrations d’eau.

Pour y remédier la commune refera la charpente en bois de chêne avec couverture en lauze de pays (toiture actuelle).

Évolution économique et sociétale

En 1914, on recense 1 médecin, 1 notaire, 4 menuisiers, 2 charrons, 2 charpentiers, 4 maçons, 1 plâtrier, 1 rétameur chaudronnier, 1 bourrelier, 3 cordonniers, 3 sabotiers, 2 marchands de drap, 2 modistes, 1 chapelière, 13 aubergistes, 4 épiciers, 3 boulangers, 1 boucher, 1 hongreur, 1 entreprise de battage, 1 tisserand, 1 cantonnier, 1 facteur et 1 instituteur.

Sans oublier les foires : on en comptait 5, elles se tenaient au foirail. Chacune des foires avait sa date précise et son thème, elles étaient réputées dans toute la région.

De cette période, Il reste le pont à bascule publique qui servait à peser les animaux.

Pont à bascule au bourg

Ancienne école de l’Hom

Ancienne poste

Ehpad

En 1927 le réseau l’électricité est installé par la société de Lescure-Jaoul.

En 1935 construction d’une nouvelle l’école communale.

En 1937 création de l’école de L’Hom, qui malheureusement fermera définitivement en 1975

En 1952 construction de la poste et de sa place, déménagée en 2019 dans les murs de la mairie

En 1955 arrivée de l’eau courante,

1956 à 1963 le remembrement est effectué.

En 1960 on construit une nouvelle école aux Mazières mais à cause des effectifs en baisse, elle fermera aussi en 1975.

En 1998 la mairie se situait à la place de l’école actuelle, mais elle sera relocalisée sur la place du Bourg.

Plusieurs mairies ont contribué au bon fonctionnement de la commune et à son développement.

Mr Daniel Carrié a été élu jusqu’en 2020 et Mr Éric Bounon lui succède.
Nos sincères remerciements aux personnes qui ont contribué et permis la rédaction de cette rubrique.

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Le bourg
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